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Un doctorat intitulé:”Écrire une histoire tue Le massacre de Sabra et Chatila

Bordeaux, 28.06.2019 – La chercheuse française Sandra Barrère a obtenu un doctorat en littératures française francophone et comparée après avoir discuté de sa thèse intitulée “Écrire une histoire tue. Le massacre de Sabra et Chatila dans la littérature et l’art”.

Dirigée par le professeur Engélibert, avec, parmi les membres du jury la comparatiste Catherine Coquio et le grand expert de l’histoire contemporaine du monde arabe du Collège de France Henry Laurens, cette thèse a été soutenue à l’Université Bordeaux-Montaigne le 28 juin dernier.  

Le chercheuse a rappelé les circonstances historiques du massacre des camps de réfugiés palestiniens à Beyrouth, Sabra et Chatila, et les a placés dans un contexte plus vaste qui dépasse la guerre au Liban qui vise à nier la présence palestinienne depuis la Nakba. Elle s’est de plus appuyée sur la résolution du 16 décembre 1982 de l’Assemblée générale des Nations Unies qui a qualifié les exactions en « acte de  génocide ».

La chercheuse a expliqué que ce qui a motivé sa recherche, c’est, d’une part le fait que, quand bien même le massacre a été largement couvert par les médias internationaux, l’absence de travail historique dans les manuels scolaires au Liban, dans la région tout comme en Occident, et d’autre part le fait qu’un grand nombre d’œuvres culturelles se saisissent de ce moment pour compenser en quelque sorte les manques de l’histoire.

La chercheuse a rassemblé quelque 43 œuvres, couvrant tous les champs de la production littéraire et artistique (roman, carnet, poème, récit autobiographique, films, peinture, sculpture, roman graphique, performance d’art corporel, etc.), rassemblant des œuvres d’auteurs tels que Jean Genet, Mahmoud Darwich, Elias Khoury, Ari Folman, Nancy Huston, Dia Al-Azzawi, Mona Hatoum, etc. Cette recherche est le produit d’un travail de 5 années, enclenché après un séjour de 4 ans au Liban (de janvier 2011 à août 2014).

Sandra Barrère tente de mettre en évidence le rôle à la fois historiographique, funéraire et réparateur du geste artistique dans la préservation de la mémoire palestinienne, qui doit relever de nombreux défis, notamment le fait qu’il existe une autre mémoire associée aux événements historiques survenus en Europe au cours de la Seconde Guerre mondiale, laquelle mémoire capte non seulement toute l’attention, mais engendre des effacements mémoriels, des phénomènes de non savoir, d’irrésolution, qui produisent à l’évidence du dépit, de l’antisémitisme, voire de la violence. Elle entend par cette recherche plaider pour la porosité des mémoires, leur mise en relation et en partage, et contribuer à un discours de paix dans et par la culture.

Le Premier conseiller de la délégation palestinienne auprès de l’Union européenne, la Belgique et le Luxembourg, Hassan Al-Balawi, présent à la soutenance, a rendu hommage à la thèse. Il a précisé que la thèse ne deviendrait pas seulement un livre, mais ferait également l’objet d’une exposition itinérante dans un certain nombre de pays du monde, y compris la Palestine.