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تمويل #داعش

Harold BFM TVComment l’ “État islamique” se finance

Deux façons de voir se bousculent.
L’hypothèse du financement extérieur:
c’est même l’avis du ministre allemand de l’aide au développement Gerd Müller, qui pointe ouvertement l’État du Qatar. D’autres spécialistes estiment que le financement vient d’Arabie saoudite, mais non pas du palais royal. En effet, des factions princières, et des prédicateurs influents ainsi que des directeurs d’œuvres charitables sont parfaitement capables de canaliser tout l’argent nécessaire vers l’État islamique.

Notons au passage que l’État du Qatar est davantage attiré par Jabhat al-Nosra, qui est le canal historique orthodoxe al-Qaïda en Syrie. Le pouvoir canalise vers ce groupe-là. Notons aussi qu’une guéguerre larvée entre la monarchie qatarienne et la saoudite fait rage, et que les décideurs au Qatar ne soutiennent jamais précisément le même groupe qu’en Arabie Saoudite. Le premier soutient les Frères Musulmans, le Hamas, et Jabhat al-Nosra, un joli trio. Le second soutient le président maréchal égyptien al-Sissi, et l’État islamique. Résultat pour la Syrie et l’Irak: les djihadistes de tout bord trouvent du financement chez l’une ou l’autre des monarchies!

L’hypothèse de l’autofinancement:
Pour Romain Caillet, expert des mouvements islamistes cité par l’AFP, l’autofinancement est le pilier de l’État islamique. Le financement extérieur de personnalités du Golfe représente seulement 5% de ses ressources. Il y a en revanche l’extorsion, les impôts, lesre taxes imposées aux  populations locales, ce qui a rapporté 100  millions de dollars l’année dernière. À cela s’ajoutent la contrebande de pétrole et de pièces d’antiquité, les  rançons pour des otages occidentaux et les réserves en liquide des  banques de Mossoul raflés en juin en Irak, d’un montant de 400 millions de dollars.
Cet avis est partagé par Jean-Charles Brisard, spécialistes en questions de terrorisme et de droit, qui ajoute sur France Info que si il y a plusieurs années encore l’ancêtre de l’État islamique dépendait beaucoup de l’aide extérieure, la transition vers l’autofinancement est quasi total. Et de conclure qu’aujourd’hui l’ÉI risque de se retourner contre les monarchies du golfe, ce qui produit un revirement dans ces régimes qui commencent à réprimer. J’ai personnellement un léger doute là-dessus, car depuis les débuts d’al-Qaïda, les régimes ont réussi à exporter les djihadistes hors de leur royaumes, et l’ÉI ne menace pas  encore frontalement.

Harold Hyman
Journaliste, spécialiste géopolitique
BFMTV  news 24/7
Paris, FRANCE
http://www.bfmtv.com/emission/harold-a-carte/